Son
parcours artistique et l'influence de ses proches
Aucun
parcours! Il paraît que les Taureaux sont destinés à
l'art... J'ai toujours lu ça mais il a fallu que j'attende d'avoir
passé 30 ans pour me dire qu'un jour, je pourrais éventuellement
travailler dans le domaine artistique..
Je n'ai
jamais été douée que ce soit en dessin, peinture
ou autre domaine de ce genre. Peut-être que jusqu'à maintenant,
je n'ai pas eu confiance en moi. Mais ça y est, ça vient,
j'ose!
Dans
ma famille, pas plus de fibre artistique que moi! En revanche, ils participent,
mais rien de très objectif...mes filles trouvent tout beau, maman
aime presque tout. Mon mari, lui, critique parfois. Je demande souvent
l'avis de mes amis mais n'en tiens pas toujours compte. Parfois, je reste
sur ma position de départ, à savoir que je crois en un modèle.
Il m'arrive de faire un ouvrage qui ne plaît qu'à moi.. mais
pour moi, c'est le principal. Même s'il n' est pas commercial par
la suite. Je me suis fait plaisir, ça reste le plus important.
Mon mari participe
à Bleu de Soie, il fait le site et tient la comptabilité.
Bref, sans lui, Bleu de Soie n'existerait pas!
Ses
débuts dans la profession
J'ai commencé
à créer parce que je ne trouvais pas de modèles qui
correspondaient à ce que j' avais envie de broder : les modèles
ethniques. C'était fin 2000. J'ai fait aussi de petits animaux
qui, je le pensais, pouvaient plaire à ma fille plus tard.
Je me suis risquée
à taper à différentes portes et c'est DHC qui ma
ouvert la sienne.
Mon premier "grand
salon" était sur le stand de DHC en mai 2001 (CSF Paris) où
quelques modèles étaient exposés. Il y a eu un grand
succès pour les Indiennes et le modèle "A pas de velours"
à l' époque.
Se lancer n'est pas
facile et je me dis encore qu'à l'époque ça l'était
pourtant plus qu'aujourd'hui. Il faut vraiment croire à ce que
l'on fait pour avoir du coeur à l'ouvrage. Poursuivre n'est pas
simple non plus, il faut s'organiser avec une structure professionnelle
solide pour paraître crédible auprès des boutiques
et pour pouvoir faire les salons. Avoir de l'argent pour faire de la publicité,
du temps pour tout gérer et la santé pour affronter le tout.
Ce qui peut être très vite décourageant.


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Son
parcours artistique et l'influence de ses proches
Je suis née
dans une famille d'artistes, pratiquement entre deux répétitions
de l'orchestre de Jazz de mes parents. J'ai passé toute mon enfance
dans la musique et les bricolages en tous genres.
Je crois que mes parents
nous ont initiés, mon frère et moi, à peu près
à tout ce qui pouvait se faire en activités manuelles! Il
y a même eu une période où ma mère achetait
la tonte du troupeau de moutons du village, elle squattait la baignoire
pendant 3 semaines pour laver le tout...et ensuite, il fallait carder
tout ça! Après seulement, elle filait la laine et la tissait
sur un immense métier. Cette transformation du matériau
de base m'a fascinée et..a agacé aussi toute la famille!
D'une part, il n'était plus question de prendre un bain, ensuite
ça sentait le mouton dans toute la maison. Enfin, quand elle filait,
le "couic-couic" régulier de son rouet nous agaçait!
En revanche, nous avons tous eu droit à de beaux tapis de laine
!
Mon
grand-père maternel dessinait très bien, il faisait ça
à la craie sur les murs ou sur les portes! c'est lui qui m'a appris
le premier à dessiner quand j'étais toute petite et vu que
je l'adorais c'étaient des moments de pur bonheur. Par la suite,
dans tous les cours de dessin que j'ai suivi, je n'ai jamais pu me résoudre
à me plier au côté imposé de ces séances,
ça
m'agaçait prodigieusement de faire ce qu'on me demandait avec l'impression
qu'on bridait ma créativité. Je suis donc une frustrée
du dessin à l' école!
Elle
se lance dans le point de croix
C'est venu assez tard
chez moi. J'ai d'abord eu en jeune adulte une période tricot-crochet,
ensuite gravure sur bois, puis vitraux, et dessin. C'est seulement à
la naissance de mon premier enfant, que j'en suis venue à la broderie,
au point de croix. Mais c'était totalement contre ma volonté!
Je ne voulais absolument pas me lancer là-dedans car je déteste
les phénomènes de mode. J'avais donc décrété
que non, je n'en ferai pas! J'ai résisté un an.
Un jour, je suis entrée
dans la mercerie du village, j'en suis ressortie le coeur en fête,
avec l'impression très nette d'avoir trouvé ma voie. C'était
une impression très forte et très étrange. A la fin
de mon premier ouvrage, mon mari a soupiré d'aise de me voir arriver
à bout. Le lendemain, j'avais entamé autre chose et J'ai
donc entendu le même mari me dire "t'as commencé un
autre truc? Mais ça va durer combien de temps cette histoire de
broderie?" Alors je m'entends encore lui répondre "ça
ne s'arrêtera jamais". Il en est resté Interloqué!
Dans mes créations,
le juge le plus sévère, c'est mon fils de 8 ans, un artiste
en puissance! Je l'appelle"oeil de lynx" car il repère
tout de suite ce qui cloche sur un diagramme. Mon mari également
me fait parfois des remarques très pertinentes. Mon père
participe énormément à mes projets. Ces dernières
semaines, il vient de me fabriquer deux machines pour conditonner les
fils en échevettes avant et après la teinture.
Quant à maman, c'est ma bonne fée, c'est elle qui garde
les enfants lorsque je m'absente pour participer aux différents
salons (mon mari est agriculteur, il est trop occupé).
Ses
débuts dans la profession
Chez moi tout s'est
fait en douceur de manière très naturelle comme si je n'avais
pas vraiment prise sur les événements. En fait je constate
que tout mon parcours broderie s'est fait sans le vouloir ni même
le chercher. Tout a été un enchaînement continuel
de petites choses, comme si un puzzle se mettait en place. Je n' ai pas
décidé un jour d'en faire mon métier, cela s'est
fait, c'est tout. La seule chose que J'ai décidée a été
d'entrer un jour dans une mercerie en me traitant de folle! Ensuite il
y a eu une conjonction de rencontres, d'idées, d'envies, de découvertes.
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