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Conversation entre brodeuses

Dona Isabel, la soixantaine pétillante, compte presque autant d'années à broder. Mariazinha, la douce, tout juste cinquante ans, travaille dans le monde hospitalier, mais chez elle, c'est une virtuose du crochet. Cet après-midi-là, j'étais avec elles, dans le jardin d'Ermelinda, notre hôte, assises autour d'un thé, à les écouter.

A l'ombre du figuier, Dona Isabel se souvient - j'avais trois ans lorsque j'ai commencé à manier l'aiguille...oui c'est bien ça à trois ans! Ma mère, pendant qu'elle repassait, a commencé à me donner une aiguille, un fil et un morceau de toile...juste pour m'occuper et pour être certaine de me garder sous les yeux...j'apprenais alors mes premiers points! C'est comme cela qu'est née, en moi, la passion pour la broderie. Oui, c'est bien d'une passion qu'il s'agit car, à peine cinq années plus tard, je passais tout mon temps libre dans l'atelier de brodeuses situé un peu plus bas dans ma rue. Là encore, maman savait que j'étais entre de "bonnes mains". J'avais huit ans et les dames me confiaient les mouchoirs sur lesquels je brodais les jours.

Mariazinha quant à elle revoit l'image de sa grand-mère, également une passionnée - Ma grand-mère adorait broder. Toute jeune, employée de maison, elle ne pouvait prendre l'aiguille qu'une fois les tâches quotidiennes terminées, c'est-à-dire quand la nuit était tombée, et à la lueur de la lampe à pétrole! Elle se cachait de sa patronne, le pétrole d'éclairage était cher...Bien plus tard, ma grand -mère s'est même mise à cultiver son propre champ de lin, elle récoltait ainsi la matière première de son art pour tisser ses propres toiles.

et Isabel de reprendre - moi aussi je me suis cachée pour broder! Enfant, je faisais semblant de réviser mes leçons...toujours une toile, une aiguille et un fil dissimulés sous mes livres de classe!...

Si Isabel a fait de la broderie son métier, Maria est devenue collectionneuse, dans une grande malle qu'elle tient de sa mère, elle empile soigneusement les pièces de linge pour les trousseaux de ses deux filles...

et quand je leur ai demandé ce qu'était, selon elles, la perfection du linge brodé, Isabel, dans un élan spontané m'a répondu - la perfection, c'est de broder avec les propres fils du tissu que l'on aura soigneusement tirés de la trame !

C.F.

 

 

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